Émotions et création, le design émotionnel a un visage humain Part. 2

Les émotions sont une véritable force, qui nous fait agir et mémoriser, mais comment cela fonctionne-t-il ? Quelques exemples dans cette deuxième partie…

Les émotions dans les magazines

Que cherche-t-on dans un magazine ? Des émotions.

Comment ça marche ? Tout d’abord nous établissons un accord positif avec le média. Si nous ne connaissons pas le magazine, il nous renseigne sur son contenu (c’est le rôle d’une couverture), ensuite nous l’achetons et le lisons parce qu’il contient ce que nous cherchons.
Et nous cherchons une émotion : dans un magazine « picture » nous cherchons le sensationnel, dans un magazine « mode » nous cherchons une image sublimée de la femme, dans un magazine « déco » nous cherchons du rêve, dans un magazine « people » nous cherchons une consommation rapide d’infos jetables… Bref, nous cherchons la surprise, la nouveauté, l’insolite ou le frisson et le ressort de cette recherche est le fait de tourner les pages…
Ce bouleversement des sens, lorsqu’il est suffisamment satisfait, va mobiliser notre esprit. Nous allons oublier le reste et subtilement mémoriser cette expérience. Cela est d’autant plus efficace que le magazine est un média qui demande une relative concentration, en tous cas nous ne faisons pas autre chose lorsque nous le lisons, c’est donc un média « efficace » pour les publicitaires.

Quelle différence entre émotion et raison ?

Nous passons notre temps à interpréter, à donner du sens à ce que nous recevons de l’environnement. Pour cela nous utilisons une analyse émotionnelle : globale, ultra-rapide, elle permet la mémorisation, la prise de décision. Et une analyse rationnelle : plus lente, elle nous permet de nuancer.
C’est la raison que nous appelons à l’aide lorsque nous remuons sept fois sa langue dans notre bouche… Par ailleurs, la raison permet de tirer des conclusions, mais ce faisant, elle ne fait que justifier le plus souvent nos choix émotionnels.

Comment les émotions nous font agir ?

Prenons l’exemple d’émotions primaires : la honte nous pousse à nous cacher, la peur nous pousse à fuir et la colère nous pousse à attaquer.
Voilà donc une série de ressorts très puissants pour raconter une histoire… Le film ci-après s’appelle « protection », réalisé par l’Anglais Jonhatan Glazer en 1999 sur une musique de Gabriel Fauré (Requiem – Agnus Dei). Le noir et blanc et l’usage du ralenti accentuent évidemment l’émotion, vous remarquerez la beauté des contrastes de noir et blanc et les petites touches de film en vitesse normale qui pimentent l’ensemble…
« Avez-vous remarqué comme on se sent protégé lorsqu’on se fait petit ? »

Anthropomorphisme et émotions

L’anthropomorphisme est l’attribution de caractéristiques comportementales ou morphologiques humaines à d’autres entités comme des animaux, des objets, des phénomènes, voire des idées.

smileys

Une émoticône est une courte figuration symbolique d’une émotion, d’un état d’esprit, d’un ressenti, d’une ambiance ou d’une intensité, utilisée dans un discours écrit. La tendance est née de la combinaison de plusieurs caractères typographiques, en occident les smileys se lisent le plus souvent verticalement et en Asie horizontalement.

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L’exemple le plus célèbre d’anthropomorphisme est probablement Mickey et les géants de l’animation Walt Disney, Dreamworks et Pixar ont globalement fait leur succès sur des histoires mettant en scène des animaux ou des objets ayant des caractéristiques humaines (des émotions) très évoluées.

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Mais de nombreux internautes et photographes amateurs sont aussi friands d’anthropomorphisme, ils publient tous ces objets ordinaires à l’apparence humaine sur leur blog et réseaux sociaux…

Il ne sera plus jamais ridicule de penser à des objets comme à des êtres humains

Ainsi on pourra se surprendre à parler de son téléphone comme d’une personne très proche : « Je l’apprécie beaucoup… Je lui fait confiance… Je peux me reposer sur lui… Il ne m’a jamais déçu… »

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C’est le cas avec les produits Apple, totalement pensés pour une expérience d’utilisation sensible et mémorable. Lorsqu’on ouvre la boite d’un iPhone, on a inévitablement une sensation de beauté et de simplicité.
Traditionnellement les objets sont conçus avec ces deux priorités : avoir une fonction et être solide. Mais depuis quelques décennies cela ne suffit plus, les objets doivent aussi être simple à utiliser et procurer une émotion. En effet, lorsque Henry Ford construit ses premières voitures au début du XXe siècle, elles sont toutes noires ce qui ne peut être du goût de tout le monde, et on dit aujourd’hui que son slogan aurait pu être « chez Ford vous avez le choix dans la couleur, à condition que ce soit le noir. »
Avoir une fonction permet de dire « j’en ai besoin ».
Être solide permet de dire « Je lui fait confiance ».
Être simple à utiliser permet de dire « Je n’ai pas peur ».
Procurer une émotion permet de dire « J’ai du plaisir »
C’est ainsi que l’on peut dire qu’une montre offre plus que l’heure… Elle offre un statut, une histoire

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Créer une personnalité propre et mettre en confiance

Les constructeurs automobile sont très à la pointe concernant l’usage d’émotions dans leur communication, d’une part parce qu’ils utilisent des moyens importants mais aussi parce qu’une voiture est un objet vecteur d’émotion. Cela peut aller du design à l’odeur en passant par les sonorités, tout ce qui contribue à enrichir l’expérience utilisateur est utile.
A commencer par le visage des voitures…

visage-automobile

Le film qui suit est presque une œuvre d’art total, où le son et l’image s’enrichissent mutuellement dans une magistrale réalisation
d’Antoine Bardou-Jacquet qui date de 2006…

À suivre…

Lire la dernière partie Émotions et création, part 3


Lire la première partie Émotions et création, part 1

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