Le designer espagnol Josu Loizaga a créé l’identité du château de Butrón, ancienne forteresse néo-gothique. Profitant de sa situation et de son intérêt touristique potentiel, le château se transforme en un musée unique dédié à l’art émergent. Il rompt avec l’idée quasi sacrée du musée d’art contemporain à l’architecture moderne, tout en réhabilitant un espace autrefois réservé au pouvoir de la région.
Ainsi, Butrón offre un environnement insolite pour se rapprocher de l’art contemporain. Les amateurs d’art connaissent déjà les grands classiques. Ils ont déjà vu Picasso, Bourgeois et Koons répartis dans des expositions permanentes dans les meilleurs musées du monde. Et de son côté, le grand public est également lié à l’art, bien que d’une manière plus sporadique, depuis que les grands musées deviennent des passages obligés dans les grandes villes touristiques.
Cependant, le rapport à l’art contemporain reste distant puisque les grands musées ont tendance à exposer le travail d’artistes confirmés, reléguant les émergents au second plan. Ainsi, Butrón est né avec l’intention de donner de la visibilité aux artistes qui n’ont pas encore atteint leur maturité. Afin de montrer des joyaux cachés que peu de gens connaissent et ainsi participer à leur succès futur. Un espace dédié aux artistes contemporains d’aujourd’hui.
La nouvelle identité visuelle cherche à souligner la nouveauté en essayant de ne pas complètement rompre avec l’héritage esthétique du bâtiment. Inspiré par le caractère néo-médiéval du palais, l’identité reprend des éléments existants pour créer un système visuel qui stimule l’imaginaire du visiteur. Des diagonales omniprésentes dans l’identité « déchirent » la police gothique du logo. Avec sa palette de couleurs, provenant des armoiries familiales de la maison Butrón, l’identité projette le contraste créé par les œuvres dans ses différentes salles vers l’extérieur du château. Le musée n’a pas d’exposition permanente, mais propose 6 expositions bimensuelles, avec douze artistes invités par saison. Exprimant cette mutation de l’œuvre exposée, la palette de couleurs change avec elle. Et si le rouge, le blanc et le pourpre viennent du passé, les nouvelles tonalités se tournent vers le monde numérique, créant une palette hétéroclite qui atténue la dureté de l’identité et donne à la marque une personnalité beaucoup plus actuelle.